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Methodologie de la TrollogieAh ! Quel plaisir mes amis que se laisser aller aux joies sans limites de l'observation scientifique sur le terrain ! En particulier lorsque le sujet d'études est aussi merveilleux que le troll ! Certes, j'aime aussi beaucoup pratiquer l'observation avec les pensionnaires de Madame Klolila, qui tient maison traverse du Port-Vieux à Eckmül. Quelques une de ses demoiselles sont d'ailleurs tout aussi velues que des trolles, mais heureusement elles ne mordent pas, elles.
Pour en revenir à l'observation du troll en milieu naturel, il peut être utile que je vous explique ma technique. Elle est fort simple, et allie logique et rigueur. Je m'installe dans une taverne, et je commande une pinte d'Ale de Souardie, une ambrée bien forte et amère. Puis je fais annoncer par une serveuse que je suis venu collecter toute information utile ou tout récit circonstancié concernant les trolls. Je lui demande enfin d'ajouter que je veillerai à ce que le verre du conteur soit rempli avec constance, aussi longtemps que durera son récit. Eh bien croyez le ou non, c'est fou le nombre de gens dans les tavernes d'Eckmül qui ont eu affaire aux trolls. Et certains ont des histoires qui durent des heures !
Cette méthode m'a permis de réunir suffisement de témoignages pour être, sans contestation possible, le plus grand spécialiste de Troy en matière de trolls. Certes, Luchianol-le-Soufreteux, mon excellent confrère du département zoologie para-humaine à l'Institut, tenta un moment de me disputer le titre, mais il commit l'erreur de vouloir observer les trolls de trop près et il ne revint jamais de son expédition dans les monts Locaces. Il a certainement recueilli des renseignements inédits sur la mastication, la déglutition, et le parcours interne d'un morceau de sage dans les entrailles trolles, mais il n'a pas eu l'occasion de rédiger quoi que ce soit à ce sujet
Sociabilité trolleUn troll est par nature fidèle à ses amis et à son estomac, bien qu'il existe parfois quelques trolls méchants. Lorsqu'ils ne s'entre-dévorent pas, les trolls sont assez conviviaux et adorent se faire des nouveaux copains. Des trolls de tribus différentes, qui se croisent en forêt par exemple, ne s'entre-tuent que s'il n'y a rien d'autre à manger. Le reste du temps, ils papotent, partagent quelques bouchées de bergère bien saignante, et se racontent des histoires drôles. Prenons par exemple le cas du jeune Pröfy. Il a rapidement été adopté par Teträm et Waha, et puisqu'il n'avait rien de mieux à faire, il les a suivis. Bien que dans ce cas précis, je soupçonne une trouble attirance réciproque entre Waha et Pröfy. Une commune émotion sans doute due à leurs origines humaines, et qui les poussait à se demander ce que pouvait être un quart de troll... Mais nous éluciderons plus tard ce point douteux.
L'humour trollL'humour troll connaît de nombreuses formes, et on dénombre une infinité de variantes d'une incroyable finesse. Il y a par exemple le coup de caillou sur le pied, le coup de caillou sur le nez, le coup de caillou dans le ventre, le coup de caillou sur le genou, le coup de caillou dans le dos, ou même le coup de bûche sur les doigts. Parmi les fantaisies assez prisées qui font toujours rire nos amis trolls, signalons l'égorgement avec les dents, et encore plus drôle, l'égorgement sans les dents.
Les trolls savent rire de tout : les coups, les blessures, les brûlures, les os brisés, les crânes fendus, les membres découpés, les doigts hachés. Un rien les amuse. Ils rient aussi d'eux-mêmes : combien de fois ai-je vu un troll saisi d'un irrépressible fou rire en regardant ses tripes s'échapper d'une plaie béante dans son abdomen ! Les trolls pouffent également à l'évocation de choses plus vulgaires, comme les pets, les rots, les calembours, et les contrats d'édition. Comme quoi, l'humour troll dans son ensemble forme un tout assez cohérent.